Tonalité Epique :
Le registre épique s'utilise pour démontrer le caractère héroïque d'un personnage. Il s'agit donc d'impressionner le lecteur afin de provoquer son admiration ou son enthousiasme.
Extrait :
« C'est alors qu'apparut, tout hérissé de flèches,
Rouge du flux vermeil de ses blessures fraîches,
Sous la pourpre flottante et l'airain rutilant,
Au fracas des buccins qui sonnaient leur fanfare,
Superbe, maîtrisant son cheval qui s'effare,
Sur le ciel enflammé, l'Imperator sanglant. »
(José Maria de Heredia, « Soir de bataille », Les Trophées, 1893.)
Tonalité Lyrique :
La tonalité lyrique se caractérise par l'évocation des sentiments affectifs et de la nature. Celle-ci est sutout employée dans la poésie.
Extrait :
« Mon Lou je veux te reparler maintenant de l'Amour
Il monte dans mon cœur comme le soleil sur le jour
Et soleil il agite ses rayons comme des fouets
Pour activer nos âmes et les lier
Mon amour c'est seulement ton bonheur
Et ton bonheur c'est seulement ma volonté. »
(Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou, posth. 1947.)
Tonalité Fantastique :
Un texte fantastique s'appui sur l'étrange, le surnaturel. L'auteur introduit du suspense dans son récit et cultive l'irrationnel et le réel.
Tonalité Comique :
L'auteur cherche à faire rire le lecteur, au travers de la surprise, de l'inattendu. Par cela, le texte comique sort de la norme.
Extrait :
Je ferais admirablement remarquer aux hommes politiques qui me prennent pour un rigolo que ce n'est pas moi qui ai commencé.
[Coluche]
Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux principes majeurs et rigoureux de tous ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l'ouvrir.
[Pierre Dac]
Tonalité Tragique :
La tonalité tragique désigne les émotions comme la plainte, l'angoisse, la peine, l'admiration, la joie... Elle fait partager au lecteur (ou spectateur) la souffrance du ou des personnages.
Extrait :
Tonalité Pathétique :
Les textes pathétiques relatent de la plus grande souffrance et tristesse des personnages provoquant l'émotion voire la pitié pour le lecteur.
Extrait :
Demain, dès l'aube.
Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
le 3 septembre 1847, Livre IV, Pièce XIV Les Contemplations (1856)
Tonalité Ironique :
Le ton ironique fait naître, chez le lecteur, une prise de conscience sur un phénomene de société ou sur un problème majeur, un sourire. En bref, le registre ironoque reprend les grandes lignes du registre comiques mais en faisant réfléchir le lecteur pour provoquer chez lui le sourire ou l'étonnement.
Extrait :
Candide
Après le tremblement de terre qui avait détruit les trois quarts de Lisbonne, les sages du pays n'avaient pas trouvé un moyen plus efficace pour prévenir une ruine totale que de donner au peuple un bel autodafé ; il était décidé par l'université de Coïmbre que le spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu, en grande cérémonie, est un secret infaillible pour empêcher la terre de trembler.
On avait en conséquence saisi un Biscayen convaincu d'avoir épousé sa commère, et deux Portugais qui en mangeant un poulet en avaient arraché le lard : on vint lier après le dîner le docteur Pangloss et son disciple Candide, l'un pour avoir parlé, et l'autre pour avoir écouté avec un air d'approbation : tous deux furent menés séparément dans des appartements d'une extrême fraîcheur, dans lesquels on n'était jamais incommodé du soleil ; huit jours après ils furent tous deux revêtus d'un san-benito, et on orna leurs têtes de mitres de papier : la mitre et le san-benito de Candide étaient peints de flammes renversées et de diables qui n'avaient ni queues ni griffes ; mais les diables de Pangloss portaient griffes et queues, et les flammes étaient droites. Ils marchèrent en procession ainsi vêtus, et entendirent un sermon très pathétique, suivi d'une belle musique en faux-bourdon. Candide fut fessé en cadence, pendant qu'on chantait ; le Biscayen et les deux hommes qui n'avaient point voulu manger de lard furent brûlés, et Pangloss fut pendu, quoique ce ne soit pas la coutume. Le même jour la terre trembla de nouveau avec un fracas épouvantable.
Candide, épouvanté, interdit, éperdu, tout sanglant, tout palpitant, se disait à lui-même : " Si c'est ici le meilleur des mondes possibles, que sont donc les autres ? Passe encore si je n'étais que fessé, je l'ai été chez les Bulgares. Mais, ô mon chez Pangloss ! le plus grand des philosophes, faut-il vous avoir vu pendre sans que je sache pourquoi ! Ô mon cher anabaptiste ! le meilleur des hommes, faut-il que vous ayez été noyé dans le port ! Ô Mlle Cunégonde ! la perle des filles, faut-il qu'on vous ait fendu le ventre !
" Il s'en retournait se soutenant à peine, prêché, fessé, absous et béni, lorsqu'une vieille l'aborda et lui dit : " Mon fils, prenez courage, suivez-moi. "
Sources :
http://www.maxicours.com/se/fiche/Francais/1ere%20STT/Les%20outils%20d'analyse/La%20tonalite%20d'un%20texte/La%20tonalite%20d'un%20texte/Le%20registre%20ironique.html
http://www.bac-facile.fr/commentaires/1212-voltaire-candide-l-autodafe.html
http://www.evene.fr/citations/theme/paroles-humour.php