
Le texte fondateur de la doctrine symboliste est sans doute le poème de Verlaine, "Art poétique", publié dans la revue Paris-Moderne en novembre 1882.
Le poète Jean Moréas, dans son "Manifeste du Symbolisme" publié dans le Figaro en 1886, donne, comme vocation à ce mouvement, de "Vêtir l'idée d'une forme sensible".
Pour les Symbolistes, la description objective et concrète d'un objet lui enlève les trois-quarts de sa valeur.
Le symbolisme vise un idéalisme à travers le symbole. Il cherche à donner la sensation et l'impression, plutôt que la représentation des choses.
Au-delà des apparences, il évoque un monde idéal et privilégie l'expression des états d'âme.
A travers les symboles, le poète cherche à atteindre la réalité supérieure de la vraie sensibilité. La poésie, fait usage de mots rares, de métaphores raffinées et de vers impairs.
Ils privilégient le rêve, le mystère et s'attachent à la musique du vers qui pénètre la sensibilité du lecteur. Ce mouvement, qui naîtra parmi les écrivains français et belges, gagnera les peintres qui s'engouffreront dans la brèche ouverte par Baudelaire, Mallarmé et Wagner.
Quelques auteurs et oeuvres de Poêtes symboliste :
Guillaume Apollinaire (1880-1918)
- Le Bestiaire ou cortège d'Orphée (1911).
- Alcools (1913).
- Vitam impendere amori (1917).
- Calligrammes (1918).
Charles Baudelaire (1821-1867)
- Les Fleurs du mal (1857)
- Le Poème du haschich (1858)
- Les Paradis artificiels (1860)
- Le Spleen de Paris (1862)
Arthur Rimbaud (1854-1891)
- Illuminations (1873-1875)
- Reliquaire, (1891)
- Poésies complètes (1895)
- Œuvres, vers et proses (1912)
- Poèmes saturniens (1866)
- Les Poètes maudits (1884)
- Mes Hôpitaux (1891)
- Mes Prisons (1893)
A la musique
« Sur la place taillée en mesquines pelouses,
Square où tout est correct, les arbres et les fleurs,
Tous les bourgeois poussifs qu’étranglent les chaleurs
Portent, les jeudis soirs, leurs bêtises jalouses
– L’orchestre militaire, au milieu du jardin,
Balance ses schakos dans la Valse des fifres :
– Autour, aux premiers rangs, parade le gandin ;
Le notaire pend à ses breloques à chiffres
Des rentiers à lorgnons soulignent tous les couacs :
Les gros bureaux bouffis traînent leurs grosses dames
Auprès desquelles vont, officieux cornacs,
Celles dont les volants ont des airs de réclames ;
Sur les bancs verts, des clubs d’épiciers retraités
Qui tisonnent le sable avec leur canne à pomme,
Fort sérieusement discutent les traités,
Puis prisent en argent, et reprennent : « En somme !… »
Épatant sur son banc les rondeurs de ses reins,
Un bourgeois à boutons clairs, bedaine flamande,
Savoure son onnaing d’où le tabac par brins
Déborde - vous savez c’est de la contrebande ;
-Le long des gazons verts ricanent les voyous (…) »
— Extrait du recueil Demeny. Arthur Raimbaud
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